La trottinette électrique est devenue, depuis quelques années, un moyen de transport très populaire dans les villes. En effet, ces appareils pratiques permettent de se déplacer rapidement d’un point A à un point B, sans perdre de temps ni faire beaucoup d’efforts. Bien moins polluants que la voiture, ils représentent donc une certaine opportunité de mobilité verte, avec certains points de vigilance, cependant.
Les trottinettes électriques : sont-elles écologiques ?
La mobilité verte est une priorité pour la ville de demain, notamment afin de désengorger les axes périphériques ainsi que les centres-villes, tout en garantissant une réduction des émissions de gaz à effet de serre et une consommation écoresponsable. Ainsi, de nombreuses alternatives se sont développées ces dernières années pour répondre à ces enjeux : autopartage, covoiturage, vélos en libre-service, etc…
C’est également là que la trottinette électrique entre en jeu. Elle est venue faciliter les déplacements rapides (quelques kilomètres) dans les grandes villes, évitant ainsi aux citadins de prendre la voiture ou d’être dépendants des transports en commun qui s’arrêtent parfois loin de la destination. Elle ne doit pas supplanter ces réseaux de transports qui restent les fers de lance de la mobilité verte. Les mairies ont d’ailleurs à cœur de développer le réseau de transports en commun afin de fournir à chacun la possibilité de se déplacer facilement entre leurs lieux de vie.
Sur le papier, la trottinette électrique est effectivement plus écologique que d’autres moyens de transport, et une trottinette personnelle dégage bien moins d’émissions de CO² qu’une voiture. Pour autant, les trottinettes en libre-service ne partagent pas le même bilan. Ces dernières étant accessibles au plus grand nombre, elles sont victimes de nombreuses incivilités qui, au final, polluent énormément.
Chaque année, des centaines de trottinettes sont repêchées dans les fleuves et rivières qui traversent les grandes villes. Les métaux polluants présents dans les batteries peuvent s’y déverser et ainsi endommager la biodiversité locale.
Ce qui pose davantage de problème est la manufacture, la gestion de la flotte ainsi que la durée de vie de ces véhicules. En effet, selon Le Point, les trottinettes partagées à Paris auraient généré plus d’émissions de gaz à effet de serre (environ 13 000 tonnes en un an). Considérant que la durée de vie d’une trottinette électrique partagée est de 3 750 km environ, cet impact est donc relativement important. Cela sans compter l’impact de l’utilisation de véhicules à carbone afin de gérer la flotte en ville.
Le bilan carbone des trottinettes électriques partagées est donc plutôt décevant, en l’état actuel. Il revient donc aux constructeurs d’améliorer la longévité des véhicules, de réduire l’impact carbone de la gestion des flottes, afin d’en faire des véhicules de partage réellement écologiques.
Les trottinettes électriques : des accidents à répétition
Les médias ont relayé de nombreux accidents relatifs à l’utilisation de trottinette électrique ces derniers mois, ternissant davantage la réputation de ces véhicules. En 2022, on a compté 27 morts consécutives à des accidents de trottinette. Un nombre qui ne fait qu’augmenter chaque année. Cela pousse notamment certaines villes à limiter leur utilisation, voire à l’interdire totalement (ce qui est déjà le cas à Barcelone, par exemple).
Selon l’Académie de Médecine, le nombre de blessés liés à l’utilisation de ces engins motorisés a augmenté de 180 % entre 2019 et 2022. Ils ont d’ailleurs préconisé la mise en place de nouvelles règles afin d’encadrer l’utilisation de ces véhicules, en poussant vers le port du casque obligatoire. L’institution regrette également le manque d’encadrement lié à la fabrication des véhicules, mettant en cause une plateforme bien trop petite pour être réellement sécuritaire. Il faudrait qu’elle mesure 10 cm de plus (elles mesurent actuellement environ 14 cm) afin qu’un adulte puisse poser ses pieds côte à côte et ainsi conduire plus stablement.
De plus en plus de personnes optent également pour le débridage de leur véhicule, outrepassant donc la limitation de 25 km/h obligatoire sur toute trottinette. Elles s’exposent donc à des amendes d’au moins 1 500 euros.
Dans l’ensemble, donc, la trottinette électrique souffre d’une mauvaise utilisation par ses usagers, qui s’exposent, parfois sans le savoir, à de graves risques pour leur santé.
Quel avenir pour les trottinettes électriques ?
L’avenir des trottinettes électriques dans les villes n’est donc pas certain. Les collectivités sont de plus en plus réticentes à leur utilisation dans les centres-villes, d’autant plus que ces véhicules ne répondent pas fondamentalement aux objectifs de mobilité verte des villes, et remplaçant pour certain l’utilisation des transports en commun.
Le futur des trottinettes repose donc sur l’innovation, que ce soit au niveau de leur sécurité, mais également de leur impact carbone. Alors que les trottinettes personnelles ne nécessitent pas d’être gérées par une flotte, les véhicules partagés, eux, sont encore soumis à cette particularité. La plupart des opérateurs de trottinette ont désormais fait le choix des véhicules électriques pour gérer leurs parcs urbains, mais de nombreuses optimisations sont encore nécessaires afin de limiter leur impact.
Pour autant, la trottinette électrique personnelle est un bon moyen de palier à cela. En effet, sa durée de vie est généralement de 15 000 km, et elle règle le problème du dernier kilomètre lié aux transports en commun. En effet, la plupart des utilisateurs des réseaux de transports en commun préfèrent privilégier la voiture puisqu’elle amène bien plus près du domicile ou de la destination. Ainsi, avec la trottinette électrique, ce problème n’est plus qu’un vieux souvenir puisque cette dernière n’est pas soumise à des arrêts spécifiques.
Le meilleur moyen d’utiliser une trottinette électrique est donc tout simplement d’en acheter une !
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