Le commerce équitable
Un mouvement contre le commerce mondial
Passez au solaire, évaluez votre potentiel
Du fait de campagnes de sensibilisation plus ou moins massives, le commerce équitable est désormais bien connu par les Français. Même sans en comprendre les enjeux précis, ceux-ci se disent favorables au mouvement dans la grande majorité, bien conscients des impacts négatifs du commerce mondial actuel. Pourtant, il nous semblait important de réaliser ce guide de la consommation durable et éco-responsable et du “commerce équitable” afin de continuer cette sensibilisation auprès de tous publics. Vous l’aurez sans doute compris, si vous vous intéressez au commerce équitable, vous êtes au bon endroit pour trouver des réponses.
Comment peut-on définir le commerce équitable ?
La définition selon la loi n° 2014-856
Avant toute chose, faisons le point sur la définition légale du commerce équitable. Le commerce équitable, c’est quoi ? Et bien selon la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014, l’État définit le commerce équitable comme ayant pour but d’assurer le progrès social et économique des travailleurs en situation de désavantage. Ceux-ci se situent généralement dans les régions du Sud (Amérique du Sud, Afrique de l’Ouest…) mais le commerce équitable concerne aussi les relations commerciales Nord – Nord, entre pays plus développés.
Avant 2014, le commerce équitable se limitait aux pays en développement avec des producteurs défavorisés. Depuis la nouvelle loi de 2014, cette définition inclut aussi des producteurs en France ! Cela donne une nouvelle impulsion à l’ensemble du mouvement, qui intègre maintenant une autre dimension de l’égalité, à grande échelle. Ainsi, les partenariats Nord-Nord se multiplient en France. Plus de 30 % des produits équitables vendus proviennent désormais de filières françaises !
D’où vient le commerce équitable ?
Les origines
Le constat des inégalités croissantes, en particulier dans les pays sous-développés dépendant des grands distributeurs, a conduit à des pressions sur les petits producteurs, entraînant des baisses de prix et influençant la consommation. Les petits producteurs et les consommateurs sont affectés à divers égards, de leur niveau de vie à la qualité des produits. Ces inégalités ont des répercussions environnementales négatives avec la montée de la production de masse. Des actions ont été lancées pour revaloriser les producteurs dans la chaîne commerciale, et des mouvements critiquant les excès du libéralisme ont émergé. Le premier commerce équitable en France a ouvert en 1974, suivi par le label Max Havelaar en 1988, visant à assurer une rémunération équitable aux producteurs de café mexicains. D’autres labels ont été instaurés, comme SPP, Agriéthique, WFTO, Fair for Life, Biopartenaire. Enfin, le 25 septembre 2018, une charte internationale du commerce équitable a été lancée par la World Fair Trade Organization.
Quels sont les critères généraux sur lesquels se base le commerce équitable ?
Le commerce équitable repose sur des principes essentiels visant à promouvoir des relations commerciales plus justes et durables. Il cherche à simplifier les chaînes commerciales, assurer une rémunération équitable, protéger l’environnement, soutenir la pérennité des exploitations agricoles, améliorer les conditions de vie en zones rurales et défendre les droits humains. Chacun de ces critères contribue à un commerce plus transparent, équilibré et respectueux des producteurs et des consommateurs.
Les chaînes commerciales sont désormais limitées en intermédiaires pour être plus transparentes et retrouver un certain équilibre des relations commerciales. Du côté des consommateurs, il est très agréable de comprendre qui se cache derrière les produits qu’ils achètent mais également dans quel cadre la fabrication de ces produits a eu lieu.
À la question “à quoi sert le commerce équitable”, on répondra donc en premier lieu : à rémunérer les producteurs de toutes régions au prix juste de leur travail. Selon les labels auxquels les producteurs ont choisi d’adhérer ainsi que leur cœur d’activité, un prix minimum juste est acté. De ce fait, ils ne sont pas sujets aux variations de prix du marché ou aux prix souvent dérisoires imposés par les grandes enseignes. Ce prix minimum plus élevé est également envisageable du fait de la réduction du nombre d’intermédiaires.
Le commerce équitable a un impact positif sur les piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement. Son objectif est de promouvoir une production et une consommation respectueuses de l’environnement et des communautés locales, en vue d’assurer un avenir sain. Sur le plan économique, il stimule la création de valeur et d’emplois, offrant un soutien aux petits producteurs. Sur le plan social, il améliore les conditions de vie des producteurs défavorisés en assurant une rémunération équitable, encourageant ainsi la coopération et la solidarité au sein de la communauté.
Par l’obtention d’un revenu supérieur et grâce à des partenariats s’étendant sur la durée, les propriétaires de petites exploitations ont désormais une visibilité à moyen terme et sont moins nombreux à mettre la clé sous la porte.
Par l’obtention d’un revenu supérieur et grâce à des partenariats s’étendant sur la durée, les propriétaires de petites exploitations ont désormais une visibilité à moyen terme et sont moins nombreux à mettre la clé sous la porte.
Par rayonnement, une meilleure rémunération des travailleurs locaux impacte également le niveau de vie de leurs familles et de leurs proches. Finalement, il s’agit de réduire les inégalités.
Comme nous le décriront dans la partie suivante, la labellisation “commerce équitable” intervient sous réserve de respect de certaines conditions : suppression du travail des enfants, respect de conditions de travail décentes et d’un traitement similaire entre hommes et femmes.
Quels sont les avantages du commerce équitable ?
Le commerce équitable présente de nombreux avantages, tant pour les producteurs que pour les acheteurs. Voici une présentation détaillée de ces bénéfices.
Les avantages du commerce équitable pour les producteurs
- Meilleure rémunération : les producteurs de commerce équitable reçoivent une rémunération plus élevée que les prix du marché conventionnel. Cela leur permet d’améliorer leur qualité de vie et de mieux subvenir aux besoins de leur famille.
- Conditions de travail décentes : le commerce équitable assure le respect des droits de l’homme, interdit le travail des enfants et garantit des conditions de travail sécuritaires et équitables pour tous les travailleurs.
- Stabilité financière : grâce à des revenus plus stables et prévisibles, les producteurs peuvent investir dans des infrastructures modernes et contribuer au développement de leurs communautés locales.
- Autonomie et renforcement : les producteurs gagnent en autonomie en renforçant leur position dans la chaîne de valeur, ce qui leur permet de mieux négocier et de prendre part aux décisions importantes concernant leur production.
Les avantages du commerce équitable pour les acheteurs
- Produits de meilleure qualité : les produits issus du commerce équitable sont souvent de meilleure qualité car ils sont fabriqués dans des conditions respectueuses de l’environnement et des travailleurs.
- Traçabilité : les acheteurs ont la garantie de connaître l’origine des produits et les conditions dans lesquelles ils ont été fabriqués, ce qui renforce la transparence et la confiance.
- Impact environnemental : de nombreux produits de commerce équitable sont biologiques, sans OGM et contribuent à des projets environnementaux positifs, réduisant ainsi leur impact écologique.
- Engagement social : acheter des produits équitables permet aux consommateurs de lutter contre les inégalités sociales et de soutenir les petits producteurs, contribuant ainsi à un commerce plus juste et plus humain.
La relation commerciale entre un producteur et un acheteur
Quel contrôle pour le commerce équitable ?
Les producteurs du commerce équitable doivent bien évidemment répondre à un cahier des charges très précis pour être labellisés et entamer une relation commerciale avec un acheteur ou un ensemble d’acheteurs :
- Le producteur (ou la coopérative) doivent respecter les règles de l’Organisation Internationale du Travail (prévenir la traite des êtres humains, protéger les droits des travailleurs et les pratiques abusives, le travail des enfants…).
- Celui-ci doit s’engager à être totalement transparent sur ses transactions financières mais également sur sa façon de travailler, ses équipements et leur maintenance…
- Ses conditions de culture / production doivent respecter l’environnement. Au possible, celui-ci doit se diriger vers le BIO et se former aux bonnes pratiques de l’agro-écologie.
En contrepartie, l’acheteur s’engage à verser à la coopérative un prix d’achat minimum pour chaque producteur ainsi qu’une prime de développement d’un montant variable destinée à entreprendre des projets collectifs à impact positifs. Ceux-ci peuvent être sociaux, d’ordre écologique (lutte contre la déforestation, etc.) ou encore urbains (construction d’une école, d’un hôpital, modernisation des systèmes locaux de gestion de l’eau…). Et oui : grâce à un juste prix rémunérateur ainsi qu’à des primes de développement, les petits producteurs de France ou d’ailleurs ont désormais les moyens de moderniser leurs installations pour une meilleure gestion agricole, par exemple.
Quels produits sont concernés par le commerce équitable ?
Un large choix de produits
Pour distinguer les produits du commerce équitable, les plus connus sont le café, le cacao et les bananes. Mais il y a aussi du thé, des épices, du coton, du miel, des confitures, des céréales… Certains produits peu transformés sont 100 % équitables. L’explication avec le logo du label précise les ingrédients équitables. Faites votre choix en toute tranquillité !
En France, la filière équitable et made in France se développe. Les produits locaux vont des cosmétiques naturels aux infusions, en passant par les légumineuses, la viande et les produits de boulangerie (souvent de la farine équitable). 80 % des produits équitables sont BIO.
Malgré le chemin à parcourir pour l’achat systématique de produits équitables en France, la sensibilisation du public progresse et les ventes augmentent. Vous avez le choix en matière de commerce équitable ! Pourquoi ne pas vous renseigner en boutique ou en grande surface sur ce que proposent ces producteurs locaux et internationaux ? Les prix sont plus élevés, mais chaque achat compte !
Quelles sont les limites du commerce équitable ?
Le commerce équitable, malgré ses nombreux avantages, présente plusieurs limites importantes. Tout d’abord, les produits équitables sont souvent plus chers, ce qui peut les rendre inaccessibles à une partie des consommateurs. Ensuite, les coûts et la bureaucratie liés à la certification peuvent être trop élevés pour les petits producteurs, limitant leur participation. De plus, des abus et des pratiques trompeuses compromettent parfois la transparence et l’équité des échanges dans la chaîne d’approvisionnement.
Le commerce équitable n’est pas uniformément répandu dans le monde, excluant certains producteurs d’opportunités. Certaines certifications n’ont qu’un impact limité sur les conditions de vie des producteurs, en se concentrant sur des aspects spécifiques sans aborder les problèmes structurels plus larges des économies locales. Par exemple, elles peuvent se limiter à des critères environnementaux ou des salaires minimums, sans garantir l’accès des producteurs à des services essentiels comme l’éducation ou la santé.
Passez au solaire, évaluez votre potentiel
Enfin, le commerce équitable repose en grande partie sur la demande des consommateurs des pays développés, ce qui peut créer une dépendance économique pour les producteurs des pays en développement. Si la demande pour les produits équitables diminue, les producteurs peuvent se retrouver dans une situation financière précaire. Cette dépendance à un marché spécifique limite la diversification et la résilience économique des producteurs.
Pour un véritable développement durable et équitable, le commerce équitable doit être complété par des initiatives locales visant à renforcer les capacités des producteurs, améliorer les infrastructures et diversifier les économies locales. Cela inclut des politiques publiques favorisant l’éducation, la santé, et le développement rural, ainsi qu’une collaboration accrue entre les différents acteurs du secteur agricole et des ONG.
En résumé
Le commerce équitable permet le progrès social et économique des travailleurs en situation de désavantage en recevant une rémunération juste pour leur travail. Ensuite, il améliore les conditions de vie de population en régions moins développées, il défend l’environnement et les droits de l’Homme. Le commerce équitable repose sur une relation commerciale entre un producteur et un acheteur, qui doit respecter certaines conditions et notamment répondre à un cahier des charges très précis.