La voiture électrique est de plus en plus populaire ces dernières années. Selon une étude de l’Ademe datant d’octobre 2022, leur impact environnemental est moindre que les voitures utilisant des combustibles fossiles comme l’essence pour fonctionner. Cependant, contrairement aux idées reçues, elles ne sont pas neutres en carbone, et la conception elle-même de la voiture est polluante. Voyons cela de plus près.
La pollution liée à la conception de la voiture électrique
Dans l’idée, une voiture électrique ne pollue pas puisqu’elle n’émet pas d’émissions de carbone dans l’atmosphère lors de son fonctionnement. Il faut pourtant s’intéresser à sa production ainsi qu’à la source d’électricité utilisée pour voir que tout n’est pas rose.
La production de toute voiture produit des émissions de carbone dans l’atmosphère. Mais selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement, les émissions de carbone sont jusqu’à deux fois supérieures à celle de la voiture thermique. Ainsi, cela aggrave les conséquences de l’industrie automobile sur les sols et les eaux.
La production de la batterie
C’est la production de la batterie du véhicule qui est la plus souvent mise en cause : elle nécessite des matériaux rares, le plomb, le nickel-cadmium, le nickel métal hydrure et le lithium. Ces matériaux viennent d’exploitations minières de pays qui sont relativement en retard en matière de protection de l’environnement (la Chine, le Congo ou encore certains pays d’Amérique du Sud). La pollution minière entrainée fragilise les sols et pollue les eaux, cela au détriment des populations environnantes. Leurs modes de vie sont profondément impactés, puisqu’elle affecte l’agriculture et l’élevage. Des fruits et des légumes pollués, des espèces contaminées, et donc, par conséquent, des populations malades.
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, la production d’une batterie lithium-ion pour une voiture électrique de taille moyenne émet environ 74 à 150 kg de CO² par kilowattheure (kWh). Cela signifie qu’une voiture électrique équipée d’une batterie de 60 kWh pourrait avoir une empreinte carbone allant jusqu’à neuf tonnes de CO². Cela, dès sa conception.
Cette pollution liée à la production de la batterie est cependant amortie sur la durée de vie du véhicule. En effet, la voiture électrique n’émettant pas de CO² lors de son fonctionnement, son bilan écologique est bien supérieur aux voitures thermiques classiques. Généralement, la quantité de CO² évitée dépasse celle enclenchée par sa construction au bout d’un certain nombre de kilomètres d’utilisation. Cela dépend bien entendu de la taille de la batterie. Plus la batterie est petite, plus la compensation est rapide. Les plus grosses batteries, elles, sont à la fois désastreuses écologiquement, et presque impossibles à compenser.
La production de l’électricité
Un autre problème réside : celui de l’impact de la production et de l’acheminement de l’électricité jusqu’au véhicule. Bien que la voiture en elle-même ne soit pas polluante, l’industrie qui produit l’électricité, elle, l’est. Si des matériaux fossiles comme le charbon, le fioul ou le gaz naturel sont utilisés lors de la production de l’électricité, alors l’impact carbone de la voiture explose. Au contraire, si elle provient d’énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne ou hydraulique, alors la voiture électrique peut être considérée comme un moyen de transport écologique. En tout cas, bien plus écologique que la voiture traditionnelle à essence ou diesel.
Toujours selon l’Agence Internationale de l’Énergie, l’utilisation des voitures électriques alimentées par de l’énergie renouvelable pourrait réduire les émissions de CO² liées aux transports de 1,8 gigatonne d’ici à 2040. Cela représente une réduction de 6 % des émissions totales de CO² liées au secteur des transports. Ce n’est pas négligeable, quand on sait que ce secteur est, à l’heure actuelle, l’un des plus polluants sur la planète.
Quelles sont les solutions d’avenir pour une voiture électrique 100 % écologique ?
Nous venons de le voir, la voiture électrique est une avancée pour le secteur de l’automobile dans le sens où elle permet de réduire largement les émissions de gaz à effet de serre lors de son utilisation. Elle ne constitue pas pour autant une solution 100 % écologique… loin de là. Alors quelles sont les solutions à l’étude actuellement pour y remédier ?
Actuellement, des modèles de moteur à bas-carbone sont à l’étude afin de les produire localement et de manière plus raisonnée. Le gouvernement souhaite que ces batteries soient également plus faciles à recycler. Voici quelques un des objectifs du gouvernement concernant la voiture électrique pour les années à venir :
- Limiter le poids des voitures et la taille des batteries qui influencent l’impact carbone des voitures lors de leur production
- Augmenter le nombre de bornes électriques sur le territoire. Ce jour, on compte 60 000 bornes en France, le gouvernement souhaite qu’il y en ait 7 millions dans le pays d’ici à 2050. Cela aura pour avantage de faciliter les déplacements des Français et de les encourager ainsi à acheter des véhicules électriques. Cette solution doit cependant s’accompagner d’efforts sur le bilan carbone de la production des voitures électriques.
- Faciliter le recyclage des batteries en fin de vie pour en construire de nouvelles. C’est la solution qui, à terme, serait la plus efficace afin de réduire les émissions liées à la construction de ces batteries. Chaque matériau réutilisé serait autant de pollution évitée lors de l’exploitation des mines.
Le secteur doit encore se développer, mais à l’heure actuelle, la voiture électrique représente un investissement qu’il convient de développer, sans pour autant négliger les transports écologiques comme le vélo ou les transports en commun, qui sont des transports d’avenir.
