Le tourisme de masse, véritable fléau du 21ᵉ siècle, entraine de nombreux impacts sur l’environnement, les cultures et les populations des pays concernés. Et ce, dès le voyage en avion qui rejette énormément de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Voyons en détail en quoi le tourisme de masse impacte négativement la planète et comment y remédier. La “consommation responsable” du voyage est en effet un concept particulièrement actuel et pressant.
Les conséquences du tourisme de masse sur la planète et les populations
Alors que la crise sanitaire de 2019 liée à la Covid-19 a permis de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de 7 % sur l’ensemble de la planète, on peut se demander quel est l’impact réel du trafic aérien, nautique et du tourisme sur la planète.
Par exemple, un paquebot, lors d’une escale dans un port, polluerait autant qu’un million de voitures, selon des chiffres de la Fédération France Nature Environnement (FNE). Du côté des avions, ils rejettent en moyenne 360 g équivalents CO² lors d’un simple déplacement d’un kilomètre, contre 150 g pour une voiture, sur la même distance. Les transports utilisés afin de voyager sont donc particulièrement polluants !
De plus, le tourisme de masse menace les sites naturels et le patrimoine historique. Les gouvernements, alléchés par la perspective d’engranger des sommes importantes grâce au tourisme, n’hésitent pas à construire des infrastructures (des ports, des hôtels, etc.), cela parfois au détriment de la biodiversité – et très souvent également, de la population locale.
Les conséquences du tourisme de masse sur le patrimoine culturel
Le patrimoine culturel est également impacté. Par exemple, un lieu emblématique et berceau de plusieurs milliers d’années d’histoire, le Machu Picchu, fait régulièrement face à des éboulements et des glissements de terrain. Selon l’Unesco, cela est un résultat direct de l’augmentation du flot de touristes (plusieurs millions de personnes chaque année). Les comportements irresponsables comme le camping sauvage, la déforestation ou encore la pollution liée aux déchets n’aident pas.
L’exemple le plus prégnant reste la ville de Venise, envahie chaque année par des millions de touristes, provoquant l’exode de la plupart des habitants historiques. Désormais, la ville est envahie par les locations saisonnières (type Airbnb) et les résidents ne se comptent plus que sur les doigts de la main (ou presque). Menacée par le changement climatique, la ville s’enfonce un peu plus chaque année dans la lagune et pourrait se retrouver sous les eaux d’ici à quelques années.
Le tourisme influence considérablement la vie des habitants. Les traditions ancestrales de certains peuples sont d’ailleurs souvent victimes d’une “folklorisation” qui entraine les touristes à considérer ces dernières comme des spectacles plutôt que des coutumes à protéger. Cela se ressent d’ailleurs chez les jeunes populations qui perdent peu à peu le lien avec leur culture et leur héritage. La faute à l’ultra-mondialisation ?
Les traditions culturelles locales, la biodiversité locale : menacées par le tourisme de masse ?
Il n’est pas rare, lors d’un voyage à l’étranger, de se voir proposer des activités en lien avec les traditions locales. Danses locales, concerts de musique traditionnelle, immersions dans la vie locale, on consomme ces coutumes comme un énième produit de consommation. Pourtant, ces dernières sont le fruit de centaines d’années de transmission d’un héritage de génération en génération.
Véritable conséquence du développement du tourisme de masse, ces traditions se sont adaptées pour plaire au plus grand nombre et, surtout, attirer une clientèle afin de générer un profit.
El Dia de los Muertos (Journée des morts) au Mexique, devenu véritable effet de mode. Les maquillages traditionnels sont désormais utilisés à travers le monde lors d’Halloween, par exemple. © Unsplash – Mario Rodriguez
Pire encore, de nombreuses espèces sont menacées par le tourisme de masse et les comportements qu’il entraine. Il n’est désormais pas rare que des tour-opérateurs proposent d’aller se faire photographier au plus près des animaux. Se cache derrière cette pratique de terribles conséquences : les animaux sont maltraités, drogués, enfermés, et ce, dès leur plus jeune âge. Leur espérance de vie est d’ailleurs considérablement réduite (elle est portée à cinq ans pour les animaux en captivité). Selon l’association Word Animal Protection, les selfies avec les animaux ont augmenté de 294 % entre 2014 et 2017. Le chemin est encore long.
Comment limiter son impact sur la planète, les cultures et la biodiversité en voyageant durablement ?
Face aux enjeux de limitation du tourisme de masse et de préservation de l’environnement, le tourisme durable se présente comme une “solution pour voyager dans le respect de la planète et des hommes. Il s’agit d’un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux, actuels et futurs, répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels de l’environnement et des communautés d’accueil” (selon l’Organisation mondiale du tourisme).
Mais comment pratiquer le tourisme durable ? Voici quelques pistes pour réduire son empreinte écologique et sociale lors de ses voyages :
- Choisir son mode de transport : le transport est le premier poste d’émission de gaz à effet de serre pour le secteur du tourisme, avec plus des trois quarts des émissions totales. L’avion est le mode de transport le plus polluant, suivi par la voiture. Il est donc préférable de privilégier les modes de transport moins émetteurs, comme le train, le bus ou le vélo, ou de compenser ses émissions en finançant des projets de réduction ou de séquestration du carbone.
- Choisir son hébergement : l’hébergement touristique représente 7 % du bilan des émissions GES du tourisme. Il existe des labels et des certifications qui garantissent le respect de critères environnementaux et sociaux par les établissements hôteliers, comme la Clef Verte, l’Ecolabel européen ou le label Fair Trade Tourism. On peut aussi opter pour des formes d’hébergement alternatifs, comme le couchsurfing, le woofing ou l’échange de maison, qui favorisent les rencontres et les échanges culturels.
- Choisir ses activités : le tourisme durable implique aussi de choisir des activités qui respectent la nature et les cultures locales. On peut par exemple participer à des visites guidées par des habitants, à des ateliers ou à des projets solidaires, qui permettent de soutenir l’économie locale et de découvrir la richesse du patrimoine. On peut aussi éviter les activités qui nuisent à la biodiversité, comme la chasse, la pêche ou l’observation d’animaux sauvages captifs ou maltraités.
- Adopter un comportement responsable : enfin, le tourisme durable repose sur un comportement responsable du voyageur, qui respecte les règles d’hygiène, de sécurité et d’étiquette du pays visité. Il s’agit aussi de réduire sa consommation d’eau et d’énergie, de trier ses déchets, d’utiliser des produits écologiques et locaux, et d’éviter les achats de souvenirs issus du braconnage ou du travail des enfants.
En conclusion, le tourisme durable est un tourisme qui concilie plaisir du voyage et respect de l’environnement et des populations. Il permet de vivre des expériences authentiques et enrichissantes tout en contribuant à la préservation de la planète et à la solidarité entre les peuples. L’occasion de belles découvertes pour vous, et une aubaine pour la planète !