Le commerce équitable est désormais sur toutes les bouches. Très populaires dans les pays anglo-saxons, il est également en plein boom en France, où les ventes ont d’ailleurs explosé depuis 2014, dépassant le milliard d’euros de chiffres d’affaires il y a un an. Mais à quoi sert le commerce équitable ? S’agit-il seulement de consommer mieux pour soi, d’agir pour l’environnement ou pour les populations ? Dans cet article, nous évoquerons les raisons pour lesquelles consommer équitable est devenu quasiment de l’ordre de la responsabilité citoyenne. Le commerce équitable : pour qui ? pourquoi ? C’est parti.
A quoi sert le commerce équitable : un engagement pour les populations et plus encore
Avant toute chose, le commerce équitable l’est pour les populations. Celles du sud, les petits producteurs et cultivateurs invisibles du commerce mondial. Mais le commerce est équitable également pour les producteurs du Nord (des zones plus développées, comme la France par exemple).
Une rémunération juste
Qu’il s’agisse de commerce Nord – Sud ou de commerce Nord – Nord, les problématiques sont finalement liées. La première est la suivante : un niveau de vie plus bas que la moyenne. Au Sud, une majorité de petits producteurs vit sous le seuil de pauvreté ou d’extrême pauvreté. En France (ou “au Nord” plus généralement), les agriculteurs peinent à obtenir un prix juste pour leurs produits malgré un travail incessant. En France chaque semaine, on estime à 200 le nombre d’exploitations qui disparaissent.
A la question “à quoi sert le commerce équitable”, on répondra donc en premier lieu : à rémunérer les producteurs de toutes régions au prix juste de leur travail. Selon les labels auxquels les producteurs ont choisi d’adhérer ainsi que leur cœur d’activité, un prix minimum juste est acté. De ce fait, ils ne sont pas sujets aux variations de prix du marché ou aux prix souvent dérisoires imposés par les grandes enseignes. Ce prix minimum plus élevé est également envisageable du fait de la réduction du nombre d’intermédiaires. La chaîne commerciale est en effet réduite au minimum entre le producteur et le consommateur. Cela permet aussi une certaine transparence sur l’origine des produits et les modalités de leur fabrication.
Un pas de plus vers une transition agro-écologique, pour nous et pour l’environnement
En France ou à l’étranger, l’environnement est au cœur des préoccupations, avec raison. Soulignons que le commerce équitable joue également un rôle prépondérant dans la préservation de l’environnement. Grâce à un juste prix rémunérateur ainsi qu’à des primes de développement, les petits producteurs de France ou d’ailleurs ont désormais les moyens de moderniser leurs installations pour une meilleure gestion agricole. Aussi, ceux-ci sont fortement encouragés à se tourner vers le BIO et à faire évoluer leurs modes de culture / production pour le meilleur. L’argent dégagé par les acheteurs doit enfin être investi individuellement et collectivement pour permettre l’amélioration de leur environnement attenant.
Un rééquilibrage des relations commerciales
Aujourd’hui, l’un des grands maux des producteurs, c’est également cette impression d’être “invisible”, de n’être pas acteur de son propre destin. Du fait du commerce international actuel dirigé par les grandes multinationales et les distributeurs, la négociation est presque impossible. Mettre en avant son produit, son savoir-faire et sa valeur n’est finalement pas permis, ou pas autant que nécessaire.
Grâce au commerce équitable, on assiste à un (lent mais progressif) rééquilibrage des relations commerciales entre les producteurs, les acheteurs et les consommateurs. Comme dit précédemment, les chaînes commerciales sont réduites à leur strict minimum. Aussi, la défiance des petits producteurs à l’égard des acheteurs (tout comme celle des consommateurs à l’égard des autres acteurs de la chaîne) tend à se réduire, pour laisser place à un certain apaisement. Soulignons que les partenariats équitables s’organisent dans la durée (environ 3 ans a minima). Cela assure une stabilité appréciable aux producteurs, à l’origine notamment de cet apaisement.
Que pensent les français du commerce équitable ?
Une opinion sensibilisée… mais pas forcément convaincue
Le chemin est encore long jusqu’à l’achat systématique de produits du commerce équitable en France. L’opinion serait pourtant plus que favorable à l’idée du commerce équitable (entre 51% et 88% dépendamment des études menées). Pourtant, malgré un envol des ventes (+22% en 2018), nombreux sont les français à ne pas vraiment saisir l’impact réel de ce marché. Pire : ceux-ci sont de plus en plus réfractaires face au marketing de l’équitable et se demandent : qu’est-ce que ça cache ? Ceci associé au prix élevé des produits du commerce équitable fait souvent pencher la balance du mauvais côté.
Pourtant, les impacts positifs de ce commerce sont bien réels. Pour une meilleure information accessible à tous, des campagnes sont fréquemment menées (comme la quinzaine du commerce équitable, chaque année). Aussi, si vous vous trouvez dans le cas cité précédemment, il peut être utile de parcourir les différentes chartes rédigées par les labels. Celles-ci précisent clairement les modalités d’attribution du label et les conditions à respecter par tous les acteurs de la chaîne. Parmi les labels les plus connus : Max Havelaar ou encore Paysans d’Ici, par exemple.
A l’heure actuelle, l’opinion est de plus en plus sensibilisée aux travers du commerce mondial et à sa tendance plus que prononcée à accentuer les inégalités existantes entre les différents acteurs du commerce et les zones géographiques plus ou moins développées. Pourtant, il y encore du chemin à parcourir pour que le commerce équitable fasse partie prenante de notre mode de consommation. Malgré tout, en commençant aujourd’hui à vous renseigner et en en parlant autour de vous, vous pouvez avoir un impact plus important que ce que vous ne pensez. Alors pourquoi hésiter ? A vous de jouer.
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