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Se chauffer autrement : La biomasse est-elle la solution ?

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En matière de chauffage, la biomasse représente l’ensemble de la matière végétale pouvant être transformée en énergie. Le bois en bûches, en plaquettes ou en copeaux, c’est de la biomasse. Et pour beaucoup, cette énergie, c’est celle de l’avenir. Selon un rapport de la Commission Européenne publié en janvier 2021, la production de bois granulés à usage de chauffage aurait d’ailleurs été multipliée par 100 en 20 ans ! Pourquoi ? Parce qu’utilisés en guise de combustible, le bois et ses dérivés font partie des énergies les plus propres. On associe ainsi fréquemment la biomasse à l’aérothermie ou encore à la géothermie… Très concrètement, comment utiliser la biomasse au quotidien, l’intégrer à une consommation éco-responsable et en comprendre l’impact réel ? Voici quelques pistes de réponse.

La biomasse, une énergie propre

Lorsque l’on s’intéresse au chauffage écologique, il faut surtout se renseigner sur le taux d’émissions de CO2 par kWh d’énergie produite. Là où l’électricité ou encore le gaz dépasse les 180 g/kWh, la biomasse végétale sous toutes ses formes est à 0 ! Ce taux neutre (et théorique) s’explique par le fait que le bois en croissance absorberait autant de CO2 lors de la photosynthèse qu’il en rejetterait lors de sa combustion. C’est du moins la conclusion d’une étude de l’ADEME. Ainsi, le bois rejette bel et bien du CO2 dans l’atmosphère, mais son impact serait finalement compensé en amont, du moins en partie.

La deuxième variable à prendre en compte, c’est que le CO2 présent dans le bois a été absorbé tout au plus quelques dizaines d’années avant qu’il ne se retrouve dans votre équipement de chauffage, à la différence du CO2 présent dans le pétrole et datant de plusieurs dizaines de milliers d’années a minima. Ainsi, même à un niveau d’émissions similaire, le bois aurait un impact environnemental plus réduit que les énergies fossiles.

Présent en abondance en France et à l’étranger, le bois est toutefois loin de constituer un combustible renouvelable. En France, il resterait seulement 1 250 hectares de forêts, contre 7 500 initialement et l’état des lieux à l’échelle européenne et mondiale est loin d’apporter davantage de rassurance. Pour préserver cette ressource, veillez à choisir du bois PEFC provenant de forêts gérées durablement. Dans ce contexte, un arbre coupé équivaut à un ou plusieurs arbres plantés.

Mais attention : son inconvénient – car il y en a – réside dans le temps de croissance de l’arbre, jugé beaucoup trop long. L’absorption du CO2 dans ce cadre n’est pas immédiate et la monoculture n’aide pas ces arbres à se développer comme ils le feraient au sein d’une forêt primaire. Cette solution est toutefois à l’heure actuelle la meilleure qui s’offre à vous.

Quels sont les autres atouts de l’énergie biomasse en milieu résidentiel ?

L’aspect environnemental considéré, intéressons-nous maintenant aux autres avantages de l’énergie biomasse (ici le bois) pour les ménages.

Coût du bois de chauffage

L’avantage de la biomasse en production de chaleur individuelle, c’est son prix : environ 6,4 ct/kWh en 2021 pour les granulés de bois achetés en vrac et 4,5 ct pour le bois bûche, contre 14 pour le gaz et 17,58 ct pour l’électricité, en 2021. Ces coûts sont établis en fonction du pouvoir calorifique de chaque énergie et sont généralement stables, du fait de la présence de filières locales, notamment.

Bien entendu, le coût élevé d’acquisition des appareils de chauffage au bois doivent être considérés : plus de 15 000 € pour une chaudière à granulés, l’équipement biomasse le plus onéreux du marché. Comptez environ 25 % de moins pour un poêle à bois ou encore pour une cheminée à insert fermé. Cet investissement élevé peut toutefois être compensé par l’obtention d’aides financières à la rénovation énergétique mais également du fait de factures énergétiques jusqu’à 3 fois moins élevées à l’usage.

Rendement calorifique d’un appareil de chauffage à biomasse individuelle

Le rendement calorifique des appareils de chauffage au bois est l’un des meilleurs du marché avec celui des pompes à chaleur, notamment. Celui-ci est estimé entre 7,77 MJ/kg et 14 MJ/kg pour le bois et ses dérivés, dépendamment du taux d’humidité du combustible. A titre d’exemple, le bois bûche sera toujours plus humide que le bois en granulés, du fait de sa nature mais également des conditions de son stockage. Résultat : il disposera d’un moins bon rendement. Qui dit moins bon rendement dit aussi davantage de combustible consommé. Ainsi pour maîtriser votre empreinte environnementale, nous vous conseillons de privilégier le granulé de bois (ou pellet), ou tout autre type de bois dont le taux d’humidité n’excède pas 20 %.

Etat des lieux de l’énergie biomasse en France

On parle surtout de la biomasse à titre individuel, utilisée dans le cadre de la production de chaleur. Mais la biomasse solide est également utilisée en électricité, dans une moindre mesure.

Selon EDF, la biomasse (bois-énergie et autres combustibles solides) représenterait 31,8 % de l’ensemble des bioénergies produites sur le territoire français en 2019. En matière d’électricité, ces bioénergies ne sont que très peu représentées : 1,4 % seulement (représentant 7,7 TWh en 2019) dont 3,3 % de biomasse solide. Mais la part de cette énergie tend à fortement augmenter sur les années.

Pour ce qui est du chauffage, la consommation primaire d’énergies renouvelables est largement dominée par le bois-énergie à près de 67 %. Cette consommation concerne à la fois les ménages se chauffant au bois et la production de chaleur commercialisée.

Enfin selon les chiffres du Ministère de la Transition Ecologique entre 2005 et 2019, l’évolution de la filière biomasse en matière de chauffage est l’une des plus significatives après les pompes à chaleur, avec près de 19 TWh d’énergie !

Il semblerait que cette énergie renouvelable ait donc plus que jamais sa place dans nos ménages…

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