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Café et commerce équitable : le point

Table des matières

Le café est l’un des produits alimentaires phares du commerce équitable. En 2021, il représentait 37,6 % des ventes totales de produits issus du commerce équitable en France. L’aspect équitable du produit est d’autant plus nécessaire que les petits producteurs ont très fréquemment du mal à se rémunérer, et ainsi à vivre correctement. La filière du café équitable entend donc leur redonner un véritable contrôle sur leur produit ainsi que sur les prix qu’ils pratiquent. Voyons cela de plus près. 

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La face cachée de la filière “café”

Petits producteurs, les invisibles du café

Le café fait partie des produits les plus répandus et les plus demandés. Le marché mondial actuel du café représente plus de 70,8 milliards de dollars ! Toutefois, depuis plusieurs dizaines d’années, force est de constater que la situation économique des acteurs clés de la filière (les petits producteurs) est plus que précaire.

80% de la production de café repose sur ces petits producteurs du Sud. Toutefois, les chaînes de commercialisation comprenant de nombreux intermédiaires, les producteurs ne peuvent pas percevoir une rémunération à la hauteur de leur travail et ainsi subvenir aux besoins de leurs familles et collaborateurs. Emportés par la vague des multinationales et par ce marché mondial dans lequel ils n’ont plus aucun poids, ceux-ci sont nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté extrême dans les régions du Sud. C’est sans compter la volatilité des prix qui, en matière de café, est relativement élevée. Lorsqu’elle est présente, la stabilité économique de ces producteurs est donc presque toujours, incertaine.

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Un manque de moyen aux effets dévastateurs

S’il a un effet direct sur le niveau de vie des familles de producteurs, le manque de moyens et les prix d’achat imposés entraînent aussi la consolidation des inégalités entre ces zones sous-développées et celles attenantes. Ce n’est pas nouveau : là où le commerce va bon train, le niveau de vie augmente… et inversement.

Aussi, les infrastructures des cultivateurs pour le traitement du café sont pour la plupart vieillissantes faute de moyens pour les entretenir. Ceux-ci n’ont souvent pas d’autre choix que de produire dans de mauvaises conditions, parfois très irrespectueuses de l’environnement. Le travail des enfants est également particulièrement répandu pour tenter de pallier ce manque de ressources.

Enfin, faute de moyens et fréquemment de support économique dans leur pays, les petits producteurs sont les plus sujets aux aléas climatiques (maladies des caféiers etc.), sans réelle possibilité d’anticipation.

Le fait est que, les petits producteurs du sud sont finalement invisibles dans ce marché, drainé par des “plus gros” et peinent à se faire entendre du consommateur. Ils n’ont finalement pas de réel pouvoir sur leur niveau de vie.

Café et commerce équitable : un peu d’histoire

Il n’y a pas à dire : le café est de loin le produit le plus connu lorsqu’on parle de commerce équitable. Et pour cause : il s’agit par exemple du premier produit labellisé Fairtrade / Max Havelaar en 1993. À l’époque, le café provenait de la plus grosse coopérative de producteurs de café du Guatemala : Fedecocagua…

 

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Pourquoi un café équitable ?​

Malgré le constat ci-dessous, vous avez du mal à comprendre les effets réels de la commercialisation de café équitable ? Voici de quoi vous éclairer.

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Donner la parole aux petits producteurs… mais pas que

Commercialiser du café équitable, c’est permettre à ces cultivateurs de pouvoir prendre la parole mais surtout influer de façon énorme sur leur niveau de vie. Grâce à des partenariats de moyen à long terme (3 ans minimum) avec des acheteurs responsables, les producteurs obtiennent après négociations des prix minimum justes pour leur café, à la hauteur de leur travail. Ils peuvent donc mieux rémunérer leurs collaborateurs et vivre décemment de leur travail. Ce prix minimum permet de réduire la dépendance des producteurs aux fluctuations du cours du café et de leur apporter de la stabilité.

Ils s’engagent en retour à récolter leur café avec le plus grand respect de leur environnement et à moderniser leurs infrastructures plutôt qu’à aller exploiter de nouvelles terres. L’enseignement des “bonnes pratiques” agricoles (formations, agro-écologie…) fait également partie prenante d’un partenariat de commerce équitable.

Parmi les engagements pris par les cultivateurs labellisés, on trouve aussi la suppression du travail des enfants ainsi que la défense de l’égalité homme-femme sur le lieu de travail. Finalement, en achetant du café équitable, il ne s’agit pas “seulement” d’aider les petits producteurs mais également de lutter pour la défense de la nature et pour les droits de l’homme dans différents pays éloignés du nôtre, un impact significatif qu’il est quasiment impossible d’avoir autrement.

Favoriser l’évolution positive des zones sous-développées

La création de coopératives de producteurs dans le cadre du commerce équitable est également bénéfique à leur environnement direct et à ceux qui le composent. Les acheteurs s’engagent dans leur contrat avec le producteur à verser une prime de développement aux coopératives de café, dédiée à la réalisation ou à la participation à des projets à impact positif. Les producteurs ont ainsi l’obligation (surtout morale), d’œuvrer pour l’amélioration des conditions sociales, économiques et culturelles de leur zone.

A titre d’exemple au Guatemala depuis 1993, le commerce équitable a aidé à améliorer les conditions de vie de nombreux travailleurs et de locaux, indirectement liés à la production de café. Grâce à Fedecocagua, voici certaines des améliorations entreprises : rénovations urbaines, construction d’un hôpital, remplacement de cuves de gestion de l’eau pour une meilleure hygiène sanitaire…

On constate donc fortement l’impact positif du commerce équitable sur les zones sous-développées. Il s’agit finalement de donner les moyens aux cultivateurs locaux d’agir sur ce qui les entoure.

Pour cela bien sûr, l’action de tous est indispensable : du producteur responsable à l’acheteur mais également au consommateur. Le café équitable est généralement plus onéreux qu’un café ordinaire et cela freine encore une majorité de la population. Toutefois, une fois intégré l’enjeu, l’idée d’une petite contribution supplémentaire devrait désormais vous paraître moins repoussante.

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