Le commerce équitable se positionne comme une alternative plus juste et plus respectueuse au commerce conventionnel mondialisé. Mais, comment fonctionne le commerce équitable dans la pratique ? Qui se cache derrière les labels apposés sur nos produits ? Pour vous permettre d’en savoir plus à ce sujet, nous décryptons les grands principes du commerce équitable ainsi que ce qui va avec : types de produits, labels de consommation…
Un fonctionnement conditionné par des valeurs claires
Au cœur du commerce équitable se retrouvent plusieurs valeurs centrales immuables. Celles-ci sont similaires à celles du tourisme durable : respect, transparence, engagement notamment.
- Pour l’acheteur, cela se traduit par une rémunération juste du producteur, définie après négociation. L’acheteur doit également allouer une somme précise au développement de projets à impact positif et/ou dédiés à la sensibilisation de l’opinion publique. Enfin, l’acheteur doit garantir une relation commerciale pérenne en signant un contrat d’une durée minimum de 3 ans avec le producteur.
- Pour le producteur (en France ou à l’étranger), les engagements diffèrent. Celui-ci doit assurer des conditions de travail décentes pour ses employés, respecter l’égalité homme / femme, proscrire le travail des enfants, lutter contre toute forme de discrimination dans le cadre du travail et adopter des modes de production responsables, en accord avec les principes du développement durable. Il doit être totalement transparent sur la fabrication de son produit.
Ainsi, grâce à ce fonctionnement plus juste et bien rôdé entre les différents acteurs de la chaîne, vous avez la garantie d’obtenir un produit final qui apporte une réponse adaptée aux problématiques actuelles de santé, de respect des populations et de l’environnement. L’ensemble de la chaîne commerciale est transparente ce qui vous permet de maîtriser votre impact sur ce qui vous entoure.
D’où vient le commerce équitable ? Les origines
Pour comprendre pourquoi et comment ce mode de fonctionnement a été implémenté, il est intéressant de faire le point sur les origines de ce mode de commerce. En fait, tout est parti de constats. Celui des inégalités grandissantes, d’abord, dans les pays sous-développés à la merci des grands distributeurs. Ceux-ci ont les moyens de faire pression sur les petits producteurs, bradent le plus souvent leurs prix et orientent de ce fait la consommation. Dans ce cadre, petits producteurs comme consommateurs sont défavorisés, les premiers quant à leur niveau de vie, les seconds du fait de la qualité de ce qu’il consomment. Dans ce constat, notons que les consommateurs finaux ont également un impact considérable, puisque ceux-ci sont également en recherche de prix les plus compétitifs possibles. Or, dans ce type de commerce devenu conventionnel, les inégalités naissent et perdurent, à tous stades de la chaîne commerciale. L’impact sur l’environnement est également désastreux, la production de masse étant devenue monnaie courante.
Pour un grand nombre d’acteurs commerciaux, d’associations et de consommateurs sensibilisés, il s’agissait de se comporter différemment, en commençant par repositionner les producteurs à leur juste place dans la chaîne. Des mouvements mettant en évidence les excès du libéralisme ont émergé.
Finalement, la première boutique de commerce équitable a vu le jour en France en 1974 et en 1988, le premier label du commerce équitable a été lancé : le label Max Havelaar, destiné à l’époque à fournir une juste rémunération aux producteurs de café mexicains.
Comment fonctionne le commerce équitable ? Les labels en France
Aujourd’hui, le commerce équitable a indéniablement gagné du terrain, si bien qu’une charte internationale du commerce équitable lancée par le World Fair Trade Organization a vu le jour le 25 septembre 2018. Aussi, depuis les prémisses du mouvement il y a environ une cinquantaine d’années, un cadre réglementaire strict a été posé. Au cœur de ce cadre notamment, des labels de qualité, destinés à garantir la qualité des produits et leur respect vis-à-vis d’un cahier des charges très précis. Ces labels, décidés par Commission, concernent à 80% des produits alimentaires. Ceci est peu étonnant : 95% des produits équitables proposés à l’heure actuelle sont alimentaires.
Mais alors, quels sont ces labels d’équité ? Ci-dessous, voici 3 d’entre eux.
- Le label Fairtrade / Max Havelaar (premier label du commerce équitable). Notez qu’il existe deux versions du logo Fair Trade. Celui sur fond noir garantit le caractère équitable de l’ensemble du produit. Lorsqu’il est associé d’une flèche, cela signifie que des informations complémentaires sont disponibles au dos du produit. Un logo Fairtrade sur fond blanc indique qu’un ingrédient seulement (ou un ensemble d’ingrédients du produit) sont issus du commerce équitable. Le cas échéant, ces ingrédients sont spécifiés directement à côté du logo. Pour ce label, les contrôles liés à l’application des règles sont effectués par un organisme indépendant : FLOCERT.
- SPP- Symbole des producteurs paysans. Créé en 2004 au Mexique, ce label a pour but de promouvoir les produits issus de petits producteurs paysans, disposant en grande majorité (85%) moins de 15 ha de terres de production ou 1 ha sous serre. Il est d’ailleurs détenu et géré par quelques-uns de ces producteurs. Ce label concerne environ 95 organisations de producteurs dans l’hémisphère Sud.
- Le label Agriéthique. Celui-ci est uniquement applicable en France et sert à garantir le revenu des agriculteurs français. Il regroupe actuellement 1266 agriculteurs engagés, 18 organisations de producteurs et 7 industriels.
D’autres labels existent bien sûr : WFTO (de l’organisation mondiale du commerce équitable), Fair for Life ou encore Biopartenaire. A chaque label, un référentiel public est associé. Tous les référentiels sont consultables facilement en ligne. Pourquoi ne pas aller y jeter un œil ?
A l’heure actuelle, le commerce équitable est largement répandu grâce à de nombreuses communications relayées par les médias mais également une sensibilisation plus discrète de l’opinion, opérée par les entreprises et les associations. Bien entendu, le chemin reste long jusqu’à la démocratisation complète de ce commerce encore qualifié “d’alternatif”. Dans ce contexte, nous avons tous un rôle à jouer dans cette équation !
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